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Au pays Dogon et dans la région, les baobabs ont la particularité de présenter un tronc avec un voire deux étages de près de 2 mètres chacun à l'apparence différente, un peu comme s'il s'agissait de greffes. L'explication est simple : chaque saison, l'écorce du baobab est récoltée sur une certaine hauteur. Les lambeaux ainsi obtenus (deuxième photo) sont alors transformés en cordes.
Quant aux fruits du baobab, les pains de singe, ils servent d'en-cas une fois récoltés (un enfant armé de petites pierre, voire de catapultes fait l'affaire) et séchés. Un goût fruité avec une consistance un peu à mi-chemin entre un chewing-gum et un marshmallow.
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Voici les fameux palmiers doum, servant notamment de matière première pour la fabrication des paniers traditionnels.
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Au sommet du village de Yabatalou, nous pouvons visiter les vestiges de la maison du Hogon, le chef spirituel. Jusqu'il y a peu, chaque groupement de village avait son Hogon, désigné par la population. A l'heure actuelle, rares sont les Hogon encore "en activité" (hormis les faux Hogon donnant le change aux touristes la journée, avant de retourner dans leur famille le soir...).
Le Hogon est le gardien de la tradition, la référence en matière de cosmogonie Dogon, le féticheur par excellence. On ne choisit pas de devenir Hogon, mais la personne désignée est "condamnée" à vivre en ermite, à l'écart sur les hauteurs du village, entouré selon la croyance de serpents (symboles de la protection des villages). Les villageois lui apportent nourriture et boisson, ainsi que les sacrifices, mais seulement aux moments où celui-ci est absent de sa case. Il prend ses repas assis sur le dos d'une grande tortue, qui goûte préalablement ses mets afin de s'assurer qu'ils ne sont pas empoisonnés.
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Lors de notre montée de Yabatalou, nous croisons un vieil artisan occupé à fabriquer des paniers traditionnels faits de tiges et de feuilles de palmiers doum. Un panier représente près d'une journée de travail, soit 1000 CFA (1,5 EUR). Nous lui en achetons un. Autant valoriser directement le travail du producteur que les petits revendeurs pratiquant des prix pour Toubabs, le surnom des blancs au Mali.
Il est installé juste devant la case à palabres, aussi appelée la Toguna, où seuls des hommes du village sont conviés (l'intérêt des femmes étant représenté par un homme désigné). C'est là que sont discutées et réglées les affaires du village et qu'est rendue la justice. En général, chaque quartier de chaque village possède sa propre case à palabres. Dans la symbolique Dogon, elle représente la tête du village.
Elle est typiquement constituée de huit piliers (ici des pierres empilées, parfois des poteaux de bois sculptés selon les matériaux disponibles sur place) faisant référence aux 8 ancêtres chers à la cosmogonie Dogon, surmontés de différentes couches de tiges de mil. Un tambour y est installé en son centre afin de lancer les appels. Quant à sa hauteur, elle est volontairement limitée pour ne permettre que la position assise, gage de paroles sages : la personne qui, en colère, se lèverait serait ainsi naturellement rappelée à l'ordre.
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Pour nos déplacements de village en village, nous sommes chargés uniquement de nos propres sacs à dos. Le reste des bagages nous suit (ou nous précède) sur une piste, en général un peu plus à l'écart de la falaise : une charrette et un zébu sont en effet notre véhicule tout terrain et, à l'occasion, les enfants en profitent pour soulager leurs petites jambes et -surtout- s'amuser. Un tour de manège gratuit, en quelque sorte...
Etant partis de bonne heure (réveil à 6h, petit déjeûner à 6h30, départ à 7h. Vive les vacances !), nous rejoignons Yabatalou avant que le soleil ne se fasse trop écrasant. Nous laissons notre chargement au campement pendant qu'il nous prépare un succulent poulet-riz et en profitons pour monter visiter le village.
Les greniers, de gabarit carré, surmontés de leurs toits de chaume, sont construits sur pilotis en bois. A l'intérieur plusieurs compartiments sont en général prévus. Ils sont par ailleurs sexués :
- les greniers "mâles", plus volumineux, ont pour fonction le stockage du mil
- les greniers "femelles", plus compacts, servent à protéger les vêtements et autres étoffes des termites ainsi qu'à mettre à l'abri les valeurs
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Arrivés la veille à la tombée de la nuit, nous pouvons ainsi pour la première fois profiter de la vue sur le village Dogon construit sur les éboulis de la falaise ainsi que sur les anciennes cases et anciens greniers Tellem, perchés sur les hauteurs de la paroi rocheuse.
Même si l'Histoire ne peut être précise sur les dates, il semble que les falaises étaient habitées au XIème siècle par les Tellem, un peuple pygmée ayant investi la falaise dans sa verticalité. Quand on voit la hauteur de la falaise (en moyenne 400 mètres sur une longueur de quelque 150 km), on comprend que la croyance veut que les Tellem étaient dotés de pouvoirs surnaturels leur permettant d'escalader la falaise. Alternativement, on peut imaginer qu'il y a mille ans des lianes pouvaient peut-être parsemer la paroi, laquelle a dû probablement aussi s'éroder au fil des siècles.
Quand bien même, cela n'enlève rien à la "magie" (au sens propre et figuré) d'imaginer l'exploit et la témérité des premiers habitants des lieux.
Plus tard, sans doute vers le XIVème siècle, le peuple Dogon, profondément attaché à ses coutumes animistes et souhaitant éviter l'islamisation en forte progression à l'époque, a chassé les Tellem et s'est installé le long de la falaise aux endroits dont les Tellem avaient déjà montré l'habitabilité. Il est dit que les Tellem leur auraient révélé le secret de leur magie et certains métissages auraient eu lieu, si bien qu'encore aujourd'hui certaines familles seraient connues pour être les descendants des occupants originels de la falaise.
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De notre quatre nuits au Pays Dogon, la première aura été la plus confortable et la moins spartiate, au campement "chez Aly" à Endé. Ce dernier est en effet aussi bien équipé et aménagé qu'un campement peut l'être. La salle de bains (en plein air) sur la deuxième photo ci-dessous mérite la mention spéciale pour son originalité.
Quant à la porte des douches, elle est sculptée comme aiment à le faire les Dogon. Ces sculptures font d'ailleurs leur réputation.
Mais le plus extraordinaire est encore le plaisir simple de voir le soleil se lever sur le campement et sur la falaise, pourquoi pas depuis le toit des cases où sont installées des moustiquaires pour une nuit à la belle étoile.
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C'est accompagné de Sory que nous parcourons à bord du minibus la piste reliant Kani-Kombolé au village suivant, Téli. Là, nous devons nous séparer du véhicule le temps de notre trekking, celui-ci ne pouvant rivaliser avec les 4x4 pour parcourir les pistes ensablées qui longent la falaise. Il prendra une autre route, contournant la falaise par l'Ouest, et nous retrouvera 4 jours plus tard sur le plateau, à Sangha.
A Téli, la douce lumière du soir nous donne à voir pour la première fois les villages dogons à flanc de falaise, ainsi que les vestiges des habitations Tellem plus haut dans la roche. Epoustouflant.
Nous déchargeons alors tous nos bagages, que nous confions à une charrette tirée par un zébu, pour rallier le village de notre première étape : Endé.
Premiers kilomètres de notre trekking. Parfaite mise en jambes tout en s'en prenant plein la vue !
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Une fois la frontière Burkina-Mali passée (avec ses nombreux arrêts : police burkinabè, gendarmerie burkinabè, douane burkinabè, police malienne, gendarmerie malienne, douane malienne. Je n'ai rien oublié ?), nous approchons rapidement de notre objectif : les falaises de Bandiagara au pays Dogon !
- Tout d'abord, Koro, avec ses panneaux invitant très à propos à "l'aventure" (du nom d'un campement-resto de la ville)
- Puis quelques dromadaires pour planter le décor sahélien
- Et enfin, au loin, nous apercevons les fameuses falaises séparant la plaine du plateau
- Arrivés à Kani-Kombolé, aux pieds des falaises, c'est Sory Sidibé, le guide avec lequel nous avions pris contact auparavant, qui nous accueille. Sory nous aura accompagné durant 4 jours et 4 nuits et mérite toutes nos recommandations. Il est en outre titulaire de la carte bleue de guide national. Ses coordonnées : +223 76 13 97 66 |
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Profitant de la venue de nos amis Nathalie et Didier et de leurs enfants, Brieuc, Louis et Maelys, nous avons décidé d'entreprendre ensemble un voyage "à cheval" sur deux années (2009 et 2010) et sur deux pays : le Mali (pays Dogon, Mopti, Djenné) et le Burkina Faso (Fada N'Gourma, Ouagadougou et Ranch de Nazinga).
Pour ce périple, Boureima (traduction d'Ibrahim en langue Gourmantché, plus connu à Fada sous son surnom "- 50") et son minibus Toyota Hyacé nous ont accompagnés sur 2200 km de "goudron" et de pistes en latérite. Bonjour la poussière !
Mais nous avons tous tenu jusqu'au bout, tout comme le minibus qui, malgré ses 400.000 kilomètres au compteur, ne nous a jamais lâchés. Tout au plus une fuite au radiateur au milieu de nulle part, juste pour nous faire peur, comme illustré sur la dernière photo ci-dessous avec Ibrahim vidant nos fonds d'eau potable dans le moteur, situé sous les sièges avant.
Au fil des jours à venir, vous pourrez découvrir sur le présent site le récit de nos aventures.