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La maison comptera deux pièces et "fera 20 tôles". La superficie d'une construction se mesure en effet toujours ici en "tôles", en référence au nombres de tôles nécessaires à couvrir le toit.
Chaque tôle fait 2 mètres carrés, mais il faut compter une petite marge pour la superposition. Bref, on n'est pas loin du concept IKEA "comment vivre sur 30 mètres carré". Sauf qu'il ne s'agit pas d'un studio pour étudiant mais d'une maison pour toute la famille...
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Quatrième jour, certains murs de la maison ont déjà atteint leur hauteur définitive. Par contre, petit contre-temps, les briques viennent à manquer. Qu'à cela ne tienne, la famille va en confectionner de nouvelles. Comme les autres, elles sont constituées de terre mouillée mélangée à du gravier. Alternativement, certains utilisent des briques faites d'argile typiquement prélevée sur les bords des points d'eau au fur et à mesure que le niveau descend. Mais l'argile étant plus cassant, il est alors nécessaire d'y adjoindre des fétus de paille pour que les briques ne se morcellent pas en séchant. Le désavantage de ces briques est que les termites apprécient également cette paille et s'invitent alors à la maison.
Quoi qu'il en soit, les porcelets ne se sentent pas concernés pas cette problématique : ils dorment dans la cour à la belle étoile...
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Cinquième jour de la construction. Les maçons terminent d'ériger les murs de la maison.
Point besoin de grue : deux bidons, cinq ou six tas de briques empilées, le tout surmonté d'une planche forment le plus efficace et mobile des échafaudages.
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Dieu a fait le monde en 7 jours. Les Burkinabè font leurs maisons en 6 jours...
Enfin, disons en 6 jours nets car une dizaine de jours de "chômage technique" se sont intercalés (tantôt pour la confection de nouvelles briques, tantôt parce que les maçons sont partis travailler dans leurs champs avec l'approche des premières pluies, tantôt parce que le frère qui doit s'occuper de la toiture a disparu quelques jours, ...).
A ce stade, la maison est fonctionnelle; il ne reste que quelques finitions à effectuer : le bandeau (la jointure avec le toit en tôle), le crépissage et les fenêtres et la porte.
Quant au volet financier de la construction, le coût des matériaux et de la main d'oeuvre sont les suivants :
- briques : 1.320 briques à 25 CFA l'unité, soit 33.000 CFA
- main d'oeuvre des maçons : 25.000 CFA
- tôles pour le toit : 20 fois 4000 CFA l'unité, soit 80.000 CFA
- bois ("charpente") : 3 gîtes à 3.500 CFA, soit 10.500 CFA
- tiges de fer (pour la fixation des tôles) : 12 tiges à 200 CFA, soit 2400 CFA
- pointes (clous) : 4 boîtes à 750 CFA, soit 3000 CFA
- aération : 6 tubes de ciment à 300 CFA / pièce, soit 1.800 CFA
- crépissage extérieur : 5.000 CFA
- fenêtres : 3 unités à 6.000 CFA, soit 18.000 CFA
- porte : 40.000 CFA
Soit un total de 218.700 CFA (328 €)
Sans oublier le terrain, dont l'acquisition et les frais administratifs s'étaient élevés à quelque 200.000 CFA (300 €).
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Devant chaque école Burkinabè flotte un drapeau aux couleurs nationales. Et au sein de certaines d'entre elles, ce qui s'appelle ici une cantine endogène. Le principe est le suivant : les parents versent une contribution pour l'achat des denrées alimentaires et, à tour de rôle, préparent le repas (le tô) des enfants. Lesquels apportent chaque jour leurs petites casseroles, alignées devant leur classe.
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Sans doute l'héritage de la présence française, il est facile de trouver de bonnes baguettes un peu partout dans le pays. Fada compte même deux boulangeries, assez bien équipées avec notamment une pétrisseuse et un grand four à gaz.
Pas de pain de mie ou d'autres spécialités par contre : on n'y produit que de la baguette. Pour varier les plaisirs, la seule variante consiste dès lors à demander à l'avance que l'on fusionne avant cuisson la pâte de 3 baguettes. Un luxe qu'on se réserve pour le week-end...
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Difficile de se laisser surprendre par une pluie : elle est largement annoncée par la tempête de poussière qui la précède !
Au point que l'horizon prend une couleur ocre.
Et après la pluie, le beau temps. Et surtout, d'énormes flaques dans les "six mètres" (comme s'appellent les rues non goudronnées... c'est-à-dire la toute grande majorité des voies de circulation), qui persistent plusieurs jours... jusqu'à la pluie suivante.
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A l'occasion de la visite de notre amie Laurence, un petit tour au marché au bétail de Fada s'imposait. Et puisque la viande y est par définition fraîche (elle est arrivée sur pattes le matin même...), on s'est laissé gagner par la tentation de manger sur le pouce. En l'occurrence, du mouton grillé.
La tête et les pattes de l'animal témoignent de son récent abattage. Quant à la peau, elle est soigneusement nettoyée par les vautours.
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Suite aux pluies hors normes du dernier hivernage qui avaient abîmé le barrage de Sougoudou, des travaux de remise en état étaient nécessaires. Ils sont en cours d'achèvement.
Un travail physique auquel les villageois participent. Quant au bulldozer, il se charge des travaux de terrassement au niveau du déversoir latéral.
L'échelle "millimétrique" de 4 mètres de haut placée au pied de la digue permettra de mesurer le niveau d'eau contenu par l'ouvrage. Un niveau de 4 mètres qui pourrait être obtenu en à peine deux pluies si elles sont abondantes !
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En quelques jours, des lignes horizontales grises sont apparues sur presque toutes les habitations de Fada (et d'une bonne partie du Burkina).
Phénomène étrange s'il en est pour les expatriés que nous sommes.
La raison est simple : la bruit court qu'une ânesse a mis bas d'un "vieux" (sic). Si ce vieux entre dans une cour et salue ses habitants, celui qui lui répondra mourra sur le champ. Pour se protéger de la venue du vieux, il suffit de tracer une ligne de cendre sur les murs de la concession...
Comme le Burkinabè, même lorsqu'il est musulman ou chrétien, est toujours aussi un peu animiste (et en tout cas prudent !), il se dit que tracer la protection ne peut pas lui faire de tort...
Un peu l'équivalent chez nous du pari de Pascal en somme...
