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La publicité est un reflet de la société dans laquelle on vit.
Logique donc que les affiches au Burkina ne répondent pas aux mêmes logiques et aux mêmes stéréotypes qu'ailleurs. Exemples :
- la foisonnante publicité pour les cubes de bouillon Maggi (qui concurrence le soumbala traditionnel), qui met en avant des femmes plus "en forme" (comme on dit ici) que nos top-models anorexiques.
En outre, on remarque que la femme sur la fiche a le teint sensiblement plus clair que les personnes à l'avant-plan de la photo. Beaucoup de femmes se dépigmentent en effet la peau (au risque de l'abîmer).
Les blancs veulent bronzer, les noirs veulent avoir le teint clair... l'uniformisation de l'humanité est en marche ! - les concours passionnent les gens. Et dans un pays où la voiture est rare, les gros lots qui font rêver le plus de gens sont... les motos
- parfois, un éléphant ou une girafe vient agrémenter une annonce. Quoi de plus normal, ils font partie du paysage local, même si rares sont les gens qui se déplacent pour "raison simplement touristique"
- dans un pays où la plupart des gens n'ont pas d'électricité et encore moins de frigidaires, le lait en poudre se vend bien ! En plus, il est (sur)vitaminé à en croire les étiquettes
- pas de crise bancaire dans un pays où on en est à faire la promotion de la simple idée de l'ouverture d'un compte bancaire (bien que l'inclusion bancaire revienne sur le devant de la scène dans les pays industrialisés...)
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Les lecteurs assidus du présent site se souviendront que l'écrivain et chroniqueur belge Thomas Gunzig avait fait un séjour à Fada N'Gourma à la fin du mois de mai dernier, dans le cadre des activités de sensibilisation au développement d'Iles de Paix.
Cette expérience se traduit aujourd'hui par une nouvelle de 32 pages, intitulée "La circoncision des crocodiles", distribuée gratuitement dans une série de librairies belges à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Extrait (section IX, relatant l'arrivée au Burkina Faso et ses effets immédiats...) :
Ca avait fait l'effet d'un sèche-cheveux réglé au maximum et dirigé en pleine figure. A peine passé la petite porte de l'avion, une incroyable odeur de fuel, de feu de bois, de sel et d'épices m'était tombée dessus comme si on m'avait déversé sur les épaules une baignoire remplie à ras bord d'un brûlant bouillon africain.
Un minibus Ford du début des années quatre-vingt (sur la face antérieure d'un fauteuil craquelé, les restes reconnaissables d'un autocollant "Franky Goes To Hollywood" venaient témoigner de son âge aussi bien qu'aurait pu le faire une datation au carbone 14) nous avait conduits à une vingtaine de mètres de l'avion. Des plaques de bois clair, clouées à la va-vite, marquaient l'entrée de l'aéroport.
Depuis trente-neuf ans, le monde dans lequel je vivais était un monde tout en tension. Un monde capable de dépenser une quantité appréciable d'énergie pour maintenir l'apparence de l'organisation. Un monde réglé, régulé, où les soubresauts erratiques qui accompagnent les phénomènes vivants semblaient devoir être mis en boîte par des principes simples et puissants, comme si par la simple force de sa volonté, l'homme pouvait s'opposer à l'entropie.
Au sommet de ces principes se trouvait sans doute celui voulant que les aéroports soient des vitrines glabres et clinquantes, des lieux d'arrogance technologique. Les pays les plus modestes avaient toujours semblé vouloir faire de leurs aéroports des univers miniatures, reproduisant d'étranges fantasmes de perfection.
L'aéroport de Ouagadougou est un lieu simplement fonctionnel : une piste pour les avions, un couloir pour les passagers, deux guérites en contre-plaqué pour le contrôle des passeports.
Rien d'autre.
Trente-neuf ans que j'étais parcouru des lignes de tension occidentales, découpant le monde en petits secteurs d'activités, comme le feraient des fourmis sur une carcasse de vache.
Durant les quinze minutes bordéliques où je fis la queue jusqu'à ce qu'un grand policier noir appose un cachet sur mon passeport, je sentis que toutes les courroies qui me retenaient à quai depuis tellement d'années lâchaient les unes après les autres.
C'était une impression agréable. Peut-être proche de ce que peuvent ressentir les cosmonautes découvrant l'apesanteur.
La nouvelle est disponible en intégralité ici (1,8 Mo).
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Le retour "définitif" au pays était prévu de longue date pour la nuit du 21 au 22 décembre prochain pour toute la famille.
C'était sans compter sur les heureuses surprises de la vie : Laurence reprenant le flambeau de l'actuel Secrétaire Général d'Iles de Paix le 1er janvier prochain, elle a dû anticiper son départ.
L'occasion d'anticiper également l'ultime resto avec les enfants et Valérie, au restaurant-galerie Le Gondwana à Ouagadougou.
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A la veille du départ de Laurence, habile transition entre les deux mondes, nous allons au Cito (Centre International de Théâtre de Ouagadougou) voir un spectacle belgo-burkinabè (!), à mi-chemin entre danse et théâtre, intitulé "Danse en transe" et traitant de l'inégalité des rapports Nord-Sud.
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Décidément, les fêtes s'enchaînent : à peine notre méchoui terminé, minuit arrive qui inaugure le 11 décembre 2010, jour de la Fête Nationale Burkinabè et, en particulier, de la commémoration du Cinquantenaire de l'Indépendance.
On constate d'ailleurs que le Cinquantenaire colore non seulement les discours du moment, mais jusqu'aux pagnes tissés (voir ci-contre le modèle mêlant drapeau national et logo du Cinquantenaire) !
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Pour fêter/pleurer un départ avec 80 convives, rien de tel qu'un succulent méchoui.
Ceci explique bien entendu l'achat des deux moutons au marché à bétail dimanche dernier.
Il ne restait plus qu'à négocier avec un bon boucher (nigérien de préférence, c'est leur spécialité) qui gère l'abattage des moutons à domicile, se charge de les évider puis de les farcir avec du couscous agrémenté de condiments et d'épices, puis de les faire rôtir au feu de bois de midi à la tombée de la nuit.
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Plus fort qu'un réfrigérateur américain : la barrique fadalaise !
Mode d'emploi :
- passer la veille de la fête chez le frigoriste de Fada
- commander dix barres de glace à 750 CFA l'unité (1,15 EUR)
- faire confiance au congélateur ("un peu" rouillé) du frigoriste, qui ne tourne provisoirement plus que sur un seul moteur (lequel a par ailleurs un souci de roulement à billes) et attend la visite du technicien de Ouaga
- passer commande chez le plus grand brasseur de la ville d'un nombre conséquent de "caisses" (l'appellation locale des casiers)
- se procurer deux barriques (fûts) de récupération
- le jour J, briser la glace au propre comme au figuré
- sur les douze coups de midi, mélanger dans les barriques les blocs de glaces cassés au marteau et les bouteilles
- attendre que les boissons refroidissent
- au crépuscule, ouvrir le bar !
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Profitant d'une invitation d'une amie enseignante, Quentin et Audrey, accompagnés de leur institutrice Valérie, sont allés visiter l'école primaire qui se trouve à 500 mètres de la maison.
L'occasion d'un échange interculturel : les 93 (!) enfants de la classe de CM2 (6e primaire) leur ont expliqué leur quotidien, tandis que Quentin et Audrey ont répondu à leurs différentes questions sur la Belgique.
Le tout s'est clôturé par l'hymne national burkinabè, chanté en choeur par toute la classe. A voir également ici à la rubrique vidéos.
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Pour la première fois, nous nous sommes rendus ce dimanche au marché à bétail... pour acheter deux moutons. Le reportage photos :
- une partie du parc ovin dans l'enceinte du marché à bétail
- un des nombreux enclos où se mêlent, dans le désordre, moutons, vendeurs, chèvres et acheteurs
- l'éleveur d'un de nos deux moutons (l'homme à la barbe blanche), aux côtés de Salam qui a négocié pour nous. Difficile en effet de bien négocier si l'on n'a pas l'expertise, a fortiori lorsqu'on est blanc. En l'occurrence, le prix de ce mouton est tout à fait correct : 33.000 CFA (50 EUR), contre pas loin du double il y a un mois au moment de la fête de la Tabaski
- pour nous éviter de transporter les moutons à califourchon sur notre moto (la pratique locale), Pascal parcourt à pied les 4 kilomètres qui séparent le marché à bétail de la maison, aidé par un petit garçon trop content d'aider à faire avancer les animaux contre une petite rétribution
- arrivés à la maison, les moutons s'abreuvent et se précipitent sur les fanes de haricots préparés à leur intention
Commencerions-nous donc un élevage familial ? Réponse d'ici une semaine...
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Pour notre dernier dimanche en famille (le retour de Laurence étant anticipé de 9 jours), nous nous rendons à la Colline du Chef, la fameuse colline sacrée déjà évoquée sur le présent site.
Pour la première fois cependant, nous vous invitons à nous y rejoindre... virtuellement ! Ceci grâce à la carte satellite interactive ci-dessous ou, encore mieux, en faisant le tour de la colline en 3D après avoir ouvert ce fichier avec le logiciel gratuit Google Earth*.
* pour un meilleur rendu du relief en l'accentuant, configurer Google Earth de la sorte : menu Outils > sous-menu Options > onglet Vue 3D > zone Qualité du Relief > choisir la valeur "3" pour le Facteur d'élévation. Ensuite, pour passer de la vue "aérienne" à la vue "de face", maintenez simplement enfoncé le bouton central de votre souris et déplacez-la vers vous. Pour "tourner" autour du point sélectionné, maintenir toujours enfoncé le bouton central de votre souris et déplacez-la latéralement.
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